Pour participer aux Jeux Paralympiques, les athlètes handisport bénéficient des dernières avancées technologiques pour leur prothèse ou leur fauteuil. C’est le cas de la cycliste allemande Denise Schindler, médaillée d’argent sur le chrono (C1-2-3) mercredi et qui dispute la course en ligne vendredi
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DENISE SCHINDLER
La vie de Denise Schindler, 30 ans, a basculé alors qu’elle n’était qu’une enfant qui découvrait la vie. A l’âge de 2 ans, elle perd l’usage de sa jambe droite après avoir été percutée par un tram. Son adolescence, elle la vit plus souvent à l’hôpital que sur un deux roues. Elle ne découvre le vélo qu’à l’aune de l’âge adulte, à 18 ans, lorsqu’elle et sa famille quittent Chemnitz et l’Allemagne de l’Est pour l’Ouest. D’abord en intérieur, sur le vélo d’appartement de son père, puis en plein air. Le virus s’empare d’elle et ne le quittera plus. Pour pratiquer sa passion, elle bénéficie du savoir-faire de la marque Autodesk qui lui fabrique une prothèse novatrice, car réalisée et modélisée à partir d’une imprimante 3D.
A Rio, où 4342 athlètes de 159 nations rivalisent dans 22 disciplines, les prothésistes sont les autres stars de ces Jeux. Entre Ottobock, le géant américain, et Össur, l’islandais qui avait fourni les lames d’Oscar Pistorius à Londres et qui s’occupe à Rio de Marie-Amélie Le Fur, double championne paralympique, Autodesk, le groupe américain, est présent au Brésil par l’intermédiaire de Denis Schindler et tente de se faire une place dans cet univers où "il y a de la concurrence", admet Rüdiger Herzog, porte-parole de la firme allemande Ottobock.
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RAPIDITÉ ET LÉGÈRETÉ
La relation entre la cycliste allemande et Autodesk a débuté il y a quelques années. "Ils m’ont contactée pour discuter des nouvelles avancées technologiques et techniques de fabrication, comme la modélisation et l’impression 3D, qui pourraient être exploitées pour ma nouvelle prothèse de sport", raconte Denise à Francetv Sport.fr. De cette collaboration et des 13 mois de travail nécessaires est née la première prothèse modélisée en 3D utilisée pour les Jeux. Concrètement cela change quoi ? Grâce au polycarbonate, la prothèse "est plus légère et plus aérodynamique", explique la cycliste. Mais surtout la modélisation 3D permet de gagner du temps dans la conception. "On peut réaliser les adaptations et évaluer les changements très rapidement, et la fabrication va plus vite", ajoute-t-elle. "Quarante-huit heures", nous précise Paul Sohi, le concepteur. Pour ne rien gâcher, la légèreté ne remet pas en cause la solidité de la prothèse.
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L’INNOVATION AU SERVICE DE LA SANTÉ
Dans le cas de Denise Schindler, sa prothèse est spécialement conçue pour le haut-niveau. "Elle n’est pas prévue pour un usage quotidien", prévient Paul Sohi. Mais la technologie et l’innovation peuvent être mis au service des paralysés. C'est une piste de travail chez Autodesk mais aussi chez d'autres fabricants. Chabloz, par exemple, une société française d'orthopédie basée en Isère, qui appareille deux athlètes français à Rio, Elise Marc (triathlon) et Stéphane Houdet (tennis assis), a utilisé une emboîture en silicone sur des produits grand public, après l'avoir initialement développée pour des skieurs de fond amputés. Et "aujourd'hui tous les pieds prothétiques performants ont à l'origine une inspiration des lames de course", glisse Pierre Chabloz, le PDG de la PME iséroise.
Même si leurs besoins en termes de mobilité sont très spécifiques, les sportifs "ont le grand avantage d'avoir une perception du mouvement très développée. Ils peuvent dire avec précision ce que l'on peut améliorer", explique Rudiger Herzog d'Ottobock. "Notre équipe de recherche-développement apprend beaucoup de l'analyse biomécanique des athlètes, qui peut être transférée au développement de produits pour d'autres amputés", confirme de son côté Edda Geirsdottir, porte-parole d'Össur.
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TOUT DEVIENT POSSIBLE
Paul Sohi va dans le même sens en assurant que le processus et technologie utilisés pour la prothèse de Denise Schindler peuvent servir "à la production des prothèses pour le quotidien". L’impression 3D ouvre un champ des possibles énorme selon lui. "Cela peut être un moyen de répliquer certaines parties du corps humain afin qu’un chirurgien puisse pratiquer une chirurgie délicate avant de le faire ‘en vrai’". En attendant les avancées dans les domaines du quotidien, cette innovation profite à Denise Schindler. "J’ai toujours eu une jambe et demie, et pourtant aujourd’hui, je ne me vois pas comme une personne handicapée, estime-t-elle. Pour moi, c’est cela une vie normale. Grâce aux nouvelles prothèses et aux nouvelles technologies, vous pouvez réaliser tout ce que vous souhaitez, comme faire du sport, même à très haut niveau. Les nouvelles technologies permettent de pallier votre handicap, et vous permettre finalement de ne plus y penser". Et en plus, elle performe, puisqu’elle a décroché la médaille d’argent du contre-la-montre (C1-2-3) ce mercredi. Son premier objectif est atteint, elle qui espérait une médaille en débarquant au Brésil. En attendant mieux lors de l’épreuve sur route ce vendredi ?
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Article paru sur http://www.francetvsport.fr/les-jeux-paralympiques/jeux-paralympiques-denise-schindler-l-innovation-au-profit-des-athletes-paralympiques-359151